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235 000 000 à 201 000 000 AEC TRIAS SUPERIEUR

 

 

MAMMALIA / HOLOTHERIA - v. 215 MA - Pangée

Le terme « Holotheria » désigne le dernier ancêtre commun à TOUS les Mammifères actuels, y compris les Monotrèmes. De son côté, le terme « Mammalia » désigne des animaux dont les trois osselets auditifs sont totalement séparés de la mâchoire. Dans la phylogénie présentée ici, les deux termes sont absolument synonymes. L’origine du clade monophylétique des Mammifères pourrait remonter à la fin du Trias supérieur, vers 215 MA en un lieu de la Pangée qu’il est impossible de déterminer. A l’instar des Monotrèmes d’aujourd’hui, ces premiers Mammifères pondaient encore des œufs comme tous les Mammaliaformes.

 

MAMMIFÈRES BASAUX / KUEHNEOTHERIIDAE

Les Kuehnéotheriidés ne sont connus que par quelques dents. Ce clade, peut-être apparu vers 210 MA, conserve pour l’instant une position phylogénétique instable. Le genre Kuehneotherium est présent sur plusieurs régions de la Pangée au Trias supérieur et au Jurassique inférieur (Europe, Groenland, Inde). Le groupe disparut à la fin du Jurassique inférieur (v. 183 MA)6..

 

YINOTHERIA / PROTOTHERIA

Le clade Yinotheria / Prototheria, récemment proposé, pourrait aussi être apparu vers 210 MA, ce qui suppose une lignée fantôme7 pendant plusieurs dizaines de millions d’années. Les plus anciens Yinothériens connus (Pseudotribos, v. 165 MA) proviennent d’Asie (Chine). Ce clade regroupe les Shuotherida et les Australosphenida, peut-être séparés vers 200 MA, lors de la radiation évolutive qui suivit la catastrophe de la fin du Trias ?

Shuotherida

Les Shuothéridiens se développèrent en Laurasie (le continent post-pangéen du Nord) ; Ils sont attestés jusque à l’extinction mineure de la fin du Jurassique (v. 145 MA), époque où ils abandonnèrent la Laurasie à nos ancêtres THÉRIENS.

Australosphenida

De leur côté, les Australosphénidiens prospèreront au Gondwana (le continent post-pangéen du Sud) dont ils sont les seuls véritables Mammifères ‘’indigènes’’, et où ils purent se développer librement, en l’absence de compétition avec les THERIENS. Les Australosphénidiens se sont diversifiés en plusieurs familles qui se séparèrent au Jurassique Inférieur : (i) Les Henosferidae (Ambondro, Asfaltomylos, Henosferus) datent du Jurassique moyen en Amérique du Sud et à Madagascar ; (ii) Les Ausktribosphenidae (Ausktribosphenos, Bishops) datent du Jurassique moyen et du Crétacé inférieur en Australie8 ; (iii) Les Monotremata (actuellement représentés par l’Ornithorynque et deux genres d’Echidnés) sont probablement issus d’un Australosphénidien migré en Antarctique9 au tout début du Crétacé (v 145 MA) ; ils sont déjà représentés en Australie au Crétacé inférieur (Steropodon, v. 110 MA). Plus tard, au Paléocène, un Ornithorynque d’Argentine sera probablement issu d’une rétromigration10 depuis l’Antarctique. Les trois genres actuels de Monotrèmes, sont les précieux vestiges des premiers Mammifères.

 

PseudotribosSuotherida – 166/163 MA – Mongolie

 

 

 

 

 

 

Henosferus Henosferidae – 183/168 MA – Am. Sud

 

 

 

Steropodon Monotremata – 112/100 MA – Australie

 

THERIIMORPHA - v. 210 MA - Pangée

Apparus v. 210 MA, les Thériiformes regroupent tous les Mammifères postérieurs à la divergence des Monotrèmes et antérieurs à l’apparition des THÉRIENS (Mammifères à dentition tribosphéniques vraie) ; comme les Monotrèmes actuels, ils devaient encore pondre des œufs ; au cours de la grande radiation évolutive qui suivit la catastrophe du Trias, ils développèrent de nombreuses lignées autrefois prospères, mais qui n’ont plus de descendance actuelle à l’exception des *EU-THERIIMORPHA :

Gobiconodonta

Les Gobiconodontes (Gobiconodon, Repenomamus) furent les premiers vrais Mammifères à dépasser le poids de 2 kg, ainsi que les premiers mammifères carnivores spécialisés dans la chasse aux petits vertébrés. Ils sont attestés sur tous les continents du Nord au Jurassique moyen. Vers 100 MA (fin du Crétacé inférieur), ils abandonnèrent aux Deltathéroïdiens les niches écologiques dévolues aux carnivores de taille moyenne.

Amphilestida

Les Amphilestidés (Amphilestes, Phascolotherium), peut-être apparus v. 200 MA, étaient européens ; ils s’éteignirent à la fin du Jurassique (v. 145 MA), laissant la place aux THÉRIENS.

Eutriconodonta

Autrefois très abondants, les Eutriconodontes11 sont connus depuis le Jurassique moyen (Argentoconodon, v. 170 MA) avec une répartition pangéenne (Amérique du Nord, Europe, Afrique, Amérique du Sud et Asie). Ils existaient encore au Crétacé supérieur v. 70 et certains genres ont peut-être même survécu jusqu’à la catastrophe K/T12.

 

 

 

GobiconodonGobiconodontida – 130/125 MA – Laurasie

 

SpinolestesEutriconodonta – 127 MA – Espagne

 

Après l’extinction de masse de la fin du Trias, v. 201 MA, le rétablissement de la biosphère s’accompagna d’une intense radiation évolutive des survivants.

Notes :

(6) C’est-à-dire au cours de l’extinction mineure, d’origine inconnue, survenue à la limite entre Pliensbachien et Toarcien, v. 183 MA. Retour.

(7) Une lignée est dite « fantôme » lorsque des arguments militent en faveur d’une date d’apparition plus ancienne que les premiers fossiles connus de cette lignée. C’est entre ces deux dates – hypothétique et confirmée – que la lignée est « fantôme ». Retour.

(8) Ausktribosphenos a tout d’abord été considéré comme un ‘’Mammifère Placentaire’’ d’Australie, car ses dents paraissaient « tribosphéniques », une caractéristique essentielle des Thériens. Cela aurait signifié que – contrairement à ce qui s’est passé sur les autres continents – les Marsupiaux australiens auraient éliminé des Placentaires … Mais cette théorie était fausse, car les Ausktribosphenos étaient des Yinothériens dont les dents – par convergence évolutive – sont aujourd’hui dites « pseudo-tribosphéniques ». Retour.

(9) A l’époque, ce n’était pas le désert glacé que nous connaissons. Retour.

(10) Migration ‘’en retour’’ ; c’est-à-dire vers le pays des ancêtres. Retour.

(11) Ce terme est préférable à l’ancienne dénomination « Triconodonte », aujourd’hui considérée comme paraphylétique parce qu’elle regroupait des clades proches mais distincts, dont les Gobiconodontes et les Amphilestidés. Retour.

(12) Qui marque la grande extinction survenue v. 65 MA. Retour.

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© 2019 Thierry d'Amato

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