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M - 40.000.000 à 37.000.000 AEC

EOCENE Moyen – Bartonien

 

 

 

*SIMIIMORPHA (sensu lato)              v. 49 MA                Asie

 

Issus d’un EU-ANTHROPOÏDE asiatique, les *SIMIIMORPHA (i.e. les vrais SINGES) pourraient être ‘’ceux qui restèrent’’ en Asie, après le départ des  Parapithécoïdes pour l’Afrique v. 49 MA. Comme tous les Primates, ils étaient totalement inféodés à la forêt tropicale humide.

 

Formes basales

Au cours du Lutétien (entre 49 et 40 MA), le taxon fondateur des vrais singes se diversifia en formes basales dont Bugtipithecus (v. 34 à 28 MA, Pakistan) pourrait être un héritier tardif, séparé de notre lignée après le départ des Parapithécoïdes pour l’Afrique. Si cela est vrai, les débuts de la lignée des Singes sont fantômes pour l’instant. Puis, vers 40 MA, au début de la seconde partie de l’Eocène Moyen, des Simiiformes basaux donnèrent naissance à deux sous-clades dans les forêts tropicales humides du continent asiatique : les Amphipithécoïdes et les *EU-SIMIIFORMES.

 

Amphipithecoidea

Comparativement aux Eosimiidés et aux Parapithécoïdes, les Amphipithecoidea / Amphipithecidae se caractérisent par un raccourcissement des prémolaires et donc de la face.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ganlea – 38 MA – Amphipithecoidea – Asie

 

Leur anatomie plus ‘‘moderne’’ incite à rechercher l’origine des Singes actuels dans leur proche voisinage58. C’étaient des Primates de grande taille pour l’époque : environ 7 à 10 kg pour Amphipithecus, Siamopithecus, Pondaungia ; environ 4 à 5 kg pour Ganlea et Myanmarpithecus. Les Amphipithécoïdes avaient également une grande queue et de grands bras qui confirment leur bonne adaptation à la vie dans les arbres où ils grimpaient et marchaient probablement sur les branches. Ils étaient essentiellement frugivores mais en partie omnivores. Par certains

côtés, et bien que n’étant probablement pas brachiateurs, ils évoquaient les singes actuels d’Amérique du Sud. Quoiqu’ils aient vécus dans des régions qui ont été peu affectées par le refroidissement de la Grande coupure (v. 34 MA), ils ne semblent pas avoir survécu à cette catastrophe.

 

 

EU-SIMIIMORPHA                 v. 40 MA            Asie à Afrique

La migration en Afrique d’un Simiiforme basal, v. 40 MA, pourrait expliquer à la fois l’origine des EU-SIMIIMORPHA africains (‘’vrais’’ singes) et celle des Amphipithécoïdes demeurés dans l’ancienne patrie asiatique. Etant donné que les Amphipithécoïdes – exclusivement asiatiques – sont phylogénétiquement moins proches des Parapithécoïdes [cf. carte J] que des Eu-Simiiformes, il faut en conclure que ces deux clades ont probablement migré séparément en Afrique : peut-être v. 49 MA pour les Parapithécoïdes / ‘’Para-Singes’’, et v. 40 MA pour les Eu-Simiiformes / ‘’Vrais-Singes’’. Dans les deux cas, la migration d’un nombre limité d’individus fut à l’origine d’une radiation spécifique sur le continent d’accueil, avec la diffusion de traits dérivés qui nous permettent de distinguer les deux clades. Plus tard encore, chez les Eu-Simiiformes, le voyage transatlantique (v. 37 MA) de l’ancêtre africain des Singes Platyrhiniens (Singes d’Amérique du Sud, ou du Nouveau Monde) détermina, de fait, l’origine du clade des Singes CATARHINIENS (Singes de l’Ancien Monde) qui sont les Eu-Simiiformes qui restèrent en Afrique et auxquels nous appartenons.

 

Platyrrhini

Les Parapithécidés présentaient des similitudes crâniennes avec les Singes actuels d’Amérique du Sud ; toutefois, cela n’indique pas une filiation directe entre les deux groupes, mais plutôt le partage de traits primitifs hérités d’un lointain ancêtre commun. Les génomes mitochondriaux situent v. 37 MA la divergence entre les Catarhiniens et l’ancêtre de 51 espèces de Platyrhiniens actuels. La plupart des chercheurs pense que l’évènement fondateur du grand clade actuel des Singes du Nouveau Monde est la migration transatlantique de leur ancêtre sur un radeau de mangrove arraché à la forêt littorale africaine59, entre 37 et 30 MA. En considérant les courants océaniques, tels que nous les reconstituons pour l’époque, une telle traversée aurait pris entre 7 à 10 jours vers 40 MA, et entre 11 à 15 jours vers 30 MA. Ce qui peut être compatible avec la survie.

Les plus anciens Platyrhiniens connus (Branisella, v. 26 MA ; Dolichocebus, v. 20 MA) sont sans postérité. Les Platyrhiniens modernes (*Eu-Platyrhiniens) ont peut-être émergé de ce groupe de formes basales entre 30 et 25 MA ; ils se sont ensuite fragmentés en plusieurs familles dont les relations phylogénétiques détaillées font encore l’objet de débats. Parmi celles-ci, le genre Aotus présente la particularité d’être le seul Singe redevenu nocturne ; comme les Tarsiers, mais moins qu’eux, il a été obligé de développer de grands yeux (convergence évolutive).

Saguinus – Actuel – Plathyrrhini – Amérique du Sud

 

Saimiri – Actuel – Plathyrrhini – Amérique du Sud

 

 

 

 

 

 

​Cebus – Actuel – Plathyrrhini – Amérique du Sud

 

 

Notes

(58) : Certains chercheurs pensent toutefois que les Amphipithécoïdes seraient des Adapiformes qui auraient acquis – par convergence évolutive – une dentition de type pseudo-anthropoïde.Retour

(59) : Arrachés aux forêts littorales par des tsunamis ou des tempêtes tropicales, des radeaux de mangrove improvisés sont fréquents. On a vérifié qu’ils sont à même de véhiculer tout un écosystème animal et végétal qui peut – avec beaucoup de chance – arriver sur une île lointaine. De tels succès sont rares … mais pas tant que cela sur le très long terme, lorsque l’on se met à compter en millions d’années. Les Rongeurs d’Amérique du Sud ont emprunté le même mode de transport, bien qu’il ne se soit pas nécessairement agi du même radeau.Retour

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© 2019 Thierry d'Amato

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