X - 12.000 à 11.600 AEC
Tardiglaciaire
Interstade de Bölling : 12.000 à 11.700 AEC
Stade Dryas moyen / Dryas-2 : 11.700 à 11.600 AEC
MIS 2 (7/9)
Climat
L’interstade de Bölling pourrait correspondre aux GI-1c3 et GI-1c1 de la chronologie groenlandaise, ainsi qu’au léger refroidissement GI-1c2 qui les sépare428 ; dans ce système chronologique, l’amélioration climatique se serait donc étendue sur trois siècles seulement, entre v. 12.000 et 11.700 AEC. C’est court, mais il faut faire remarquer que de nombreux travaux ne distinguent pas le Pré-Bölling du Bölling dont l’addition constitue un interstade d’un peu plus de 1000 ans. Le niveau des océans était peut-être vers – 70 mètres. Au Sud de la zone de toundra en lisière du front glaciaire, la plaine du Nord de l’Europe se recouvrit d’une forêt-toundra, tandis que le Sud du continent se recouvrait de forêts de conifères et de feuillus, à l’exception des zones steppiques qui le demeurent encore.
Dans cette chronologie basée sur les carottes de glace, le stade Dryas-2 / Dryas-moyen429 pourrait correspondre au GI-1b qui dura seulement 100 ans entre v. 11.700 et 11.600 AEC ; bien que bref, cet épisode malmena les populations les plus septentrionales.
Dans le Sud de l’Europe, le Bölling, le Dryas-2 et l’Alleröd forment ensemble l’interstade de Xanthi. Dans ces régions, même le Dryas-3 [cf. carte Z] sera peu marqué et les faunes et les flores commencèrent déjà à anticiper celles de l’Holocène.
Après la période de transition du Pré-Bölling, c’est avec le début du Bölling que l’Afrique tourna définitivement la page de l’aride Léopoldvillien. La période globalement humide qui lui succéda et qui durera jusqu’à l’épisode aride de v. 2500 AEC est appelée Kibangien-A [cf. atlas n°4]. Elle-même sera suivie par une période moins humide appelée Kibangien-B, dans laquelle l’Afrique se trouve toujours aujourd’hui.
AFRIQUE
Afrique du Nord
Après avoir été désertée pendant tout le MIS 3, nous avons vu que la vallée du Nil était redevenue habitable au début du LGM grâce à la formation d’une série de barrages éoliens qui déterminaient un chapelet d’oasis abritant végétaux, gibiers et poissons [cf. carte R]. Le retour des pluies impacta considérablement les descendants de ces pionniers, car les barrages éoliens cédèrent sous les coups du Nil redevenu un fleuve puissant. Il en résultat une chute de la population430, mais la vallée demeura habitée. Vers 12.000 AEC, sur les rives de ce nouveau Nil peuplées par les héritiers *Para-Ibéromauruso-Natoufiens des porteurs de E1b1b1a1-M78, le variant E1b1b1a1a-Z1902 donna naissance à E1b1b1a1a2-V65 (qui s’étendra tardivement au Maghreb au temps de l’expansion Berbère431) et à E1b1b1a1a1-V12 (qui restera en Egypte du Sud et au Soudan). L’autre grand variant de E-M78, E1b1b1a1b-Z1919 pourrait avoir attendu jusque v. 10.000 AEC pour se séparer en ses propres variants E-V13 et E-V22 ? [cf. carte Z]. Le morphotype de ces populations Qadiennes (QAD) et Sébiliennes (SEB) était de type Cromagnoïde, proche de celui des Ibéromaurusiens. Cette observation anthropologique interroge étant donné le probable haplogroupe E de ces populations, haplogroupe que nous savons entièrement africain à l’exception du seul rameau septentrional E-M35 et de son abondante postérité citée ci-dessus. Mais, nous ignorons tout du type physique des habitants du massif éthiopien du MIS 4 et MIS 2. On peut cependant pencher pour un type Cromagnoïde / Europoïde, étant donné le type physique observé chez ses descendants de la vallée du Nil du LGM et du Tardiglaciaire432.
Sur la côte d’Afrique du Nord, l’Ibéromaurusien (IBE) et l’Ibéromaurusien oriental / Oranien (IBE) étaient portés par des *Ibéromaurusiens E‑M78*. Les outils évoluaient vers le microlithisme et le mode de vie pourrait être devenu semi-sédentaire ?
Afrique Tropicale
Selon la dynamique de peuplement que nous proposons, le sous-groupe *Ouest-Africain de l’ancien peuple *Rétro-Africain d’Afrique de l’Est était désormais établi dans la bande sahélienne à l’Ouest du lac Tchad ; il était essentiellement porté par E1a qui reste aujourd’hui un haplogroupe fréquent dans la région, mais particulièrement fréquent chez les Dogons et les Idjo qui sont leurs descendants patrilinéaires. Des fragments des anciens peuples *Lupembiens devaient cependant encore subsister près de la côte atlantique car une industrie MSA y sera encore décelable au cours du Dryas-3 [cf. carte Z].
Ce mouvement migratoire des *Ouest-Africains avait déterminé l’individualisation de leur groupe frère Congo-Saharien demeuré sédentaire au Sud-Soudan et en Ouganda. C’est peut-être au Bölling que ce groupe Congo-Saharien se fragmenta à son tour du fait d’une expansion au Nord-Soudan et au Tchad des porteurs de l’haplogroupe E1b1a1 ; il s’agissait de l’origine du groupe Nigéro-Kordofanien dont la branche tchadienne contenait l’origine du groupe Niger-Congo, c’est-à-dire notamment les ancêtres linguistiques et patrilinéaires majoritaires de ce que sera un jour le puissant courant Bantou [cf. atlas n°4], mais également ceux d’autres groupes comme les Adamawa du Nord-Cameroun ou les peuples de la Cross-River du Nigéria ou encore les Manding et les Sénégambiens (Fulani, Wolof) répartis dans toute l’Afrique de l’Ouest ; tandis que la branche soudanaise contenait l’origine du groupe Kordofanien (Province méridionale du Soudan du Nord) aujourd’hui très modeste parce que constitué d’ilots de tribus réfugiées dans les montagnes Nuba où elles ont survécu aux puissants courants Nilo-Saharien puis Afrasien qui recouvriront plus tard leur pays [cf. atlas n°4].
Pour schématiser, on peut proposer qu’ab origine, les ancêtres patrilinéaires et linguistiques des Nigéro-Kordofaniens étaient essentiellement des Congo-Sahariens du Nord, tandis que les ancêtres patrilinéaires et linguistiques des Nilo-Sahariens étaient essentiellement des Congo-Sahariens du Sud. C’est donc la scission du sous-groupe Nigéro-Kordofanien qui détermina l’individualisation du sous-groupe Nilo-Saharien, dont nous pensons qu’il était initialement axé sur l’haplogroupe méridional E2-M75 / E2a-M41, et qui, au Sud des marais du Sudd, avait localement agrégé des populations plus anciennes porteuses des haplogroupes B2-M182 et A1b-M13. Aujourd’hui, ces trois haplogroupes sont assez caractéristiques des populations Nilotiques où, pour être exact de certaines d’entre elles qui pourraient être celles qui ont été les moins impactées par les apports génétiques ultérieurs, principalement Afrasiens et Bantous. Ainsi, les taux les plus élevés de E2 sont observés en Ouganda et dans les régions proches du Congo Oriental, chez les peuples Alurs et Hema ; mais E2 existe aussi à faible taux jusqu’en Afrique de l’Ouest, où il pourrait avoir été porté dès l’origine par des tribus E2b entrées dans la cristallisation du groupe Niger-Congo, à moins qu’il ne l’ait été plus tard, véhiculé par les courants pastoraux Nilo-Sahariens qui préludèrent à l’installation des Songhai aussi loin que sur la boucle du Niger ? Enfin, E2 est également assez bien représenté chez les Nigéro-Kordofaniens Bantous du Sud-Est de l’Afrique, parce que les ancêtres linguistiques de ceux-ci ont incorporé des éléments E2 au cours de la migration récente qui les porta dans cette région [cf. atlas n°4]. Inversement, de nombreux peuples Nilotiques ont incorporé des haplogroupes que nous pensons avoir été extérieurs à l’origine de leur groupe ; ainsi, dans le contexte de la colonisation Bantoue – qui renouvellera profondément le paysage haplogroupal dans toutes les régions où ce peuple s’installera [cf. atlas n°4] – les Nilotiques feront l’acquisition de E1b1a1, que nous avons initialement associé aux peuples Nigéro-Kordofaniens ainsi qu’il vient d’être dit ; de même, les Nilotiques septentrionaux incorporeront des variants de E-M35 lorsqu’ils s’installeront au Soudan, au point que ces haplogroupes deviendront majoritaires dans leur population [cf. atlas n°4] ; tandis que d’autres variants de E-M35 seront probablement apporté par les peuples Afrasiens qui coloniseront l’Afrique de l’Est [cf. atlas n°4]. Nous manquons encore de données qui permettraient de valider ce scénario.
Afrique du Sud
Au Sud de la grande forêt équatoriale qui recommençait à s’étendre sous l’effet de l’amélioration humide, les peuples *Etéo-Africains locaux (Zambie, Malawi, Zimbabwe, Angola) avaient pour industrie LSA le Nachikufien (LSA NAC) ; tandis que plus au Sud, les ancêtres directs des Khoisans d’aujourd’hui (Afrique du Sud, Botswana, Namibie) conservaient leur industrie Robberg (LSA ROB).
EURASIE
Tandis que la question de l’existence très ancienne des arcs s’est posée dès le début du MIS 4 en Afrique du Sud433 [cf. carte F], l’arc eurasien fût peut-être inventé à l’époque de Lascaux [cf. carte T] voire même un peu plus tôt si les ‘’micro-gravettes’’ étaient des pointes de flèches comme certains le pensent434 ? Toutefois, les premiers arcs eurasiens certains datent du Bölling et sont occidentaux (site du Bichon). Cette révolution technologique fut l’un des marqueurs du basculement de la société paléolithique vers une société mésolithique ou à tout le moins épipaléolithique.
Asie Sud-Orientale (Inde, Indochine, Sunda, Sahul)
Situation ethnolinguistique inchangée. Malgré cette affirmation, il serait étrange que des mouvements n’aient pas eu lieu à cette époque de changements majeurs. De nouvelles précisions pourraient conduire à placer au Bölling certains mouvements que nous avons peut-être indument anticipés ? Notamment depuis le Moyen-Orient en direction des Indes.
A cette époque, le réchauffement dut commencer à affecter les côtes de Chine du Sud et de l’Indo-Sunda, générant des tensions parmi les populations *Proto-Papouasiennes et *Proto-Australiennes. De tout cela, nous n’avons aucune trace.
Asie Extrême-Orientale (Chine, Corée, Japon, Mandchourie, Mongolie)
En Chine du Sud et du Centre, nous postulons une situation ethnolinguistique globalement inchangée chez les peuples Austriques d’haplogroupe O dont une partie, probablement sédentarisée et désormais acquise à une économie mésolithique, utilisait des poteries alimentaires.
Au Bölling, les poteries alimentaires commencèrent également à être connues en Chine du Nord littorale (Shandong, Hebei, Beijing, Liaoning) où nous avons placé le territoire post-LGM des porteurs *Proto-Ouralo-Altaïques de l’haplogroupe N1*, parce que cet haplogroupe y sera plus tard fortement attesté, au cours du Néolithique [cf. atlas n°4]. Dans cette région, la découverte des poteries pourrait avoir été indépendante ; mais il est plus logique de penser que l’idée percola soit depuis la Chine du Sud soit depuis la Mandchourie où les céramiques alimentaires étaient plus anciennement connues. Ce début local d’un Mésolithique céramique s’accompagna d’un mouvement septentrional des tribus d’haplogroupes N1a dont nous pensons qu’elle s’installèrent alors en Mongolie Occidentale où elles furent à l’origine de la cristallisation d’un nouveau sous-groupe que nous définissons comme Ouralo-Altaïque et que la linguistique – et en partie la génétique – nous invitent à considérer prudemment comme une entité qui fut réelle à une époque donnée. Ce mouvement migratoire fut rendu possible par la disparition du désert de Gobi en raison des conditions humides du Tardiglaciaire qui commençaient à se réaliser pleinement au début du Bölling. Il pourrait avoir été l’arrière-plan de la stabilisation du grand haplogroupe N1a et de l’apparition des poteries alimentaires dans les vallées de l’Orkhon et de la Selenga (Mongolie Occidentale). Le peuple mésolithique *Ouralo-Altaïque sera l’ancêtre patrilinéaire et linguistique des Ouralo-Youkaghirs [cf. atlas n°4] qui sont toujours aujourd’hui majoritairement fondés sur N1a ; il sera aussi – mais partiellement seulement – l’ancêtre des peuples Altaïques dont la cristallisation ethnique sera beaucoup plus complexe et se poursuivra jusqu’à une date récente [cf. atlas n°4].
Restés en arrière dans un groupe sédentaire désormais appelé *Para-Ouralo-Altaïque et comprenant les formes racines N1*, les tribus N1b finiront par s’intégrer aux peuples de Chine du Nord et en particulier au peuple Chinois Han. C’est l’expansion méridionale protohistorique et historique des Han, qui donnera l’impression – que nous postulons erronée – que les haplogroupes N1* et N1b tiraient leurs lointaines origines du Sud de la Chine.
Sur la carte X, l’aire de diffusion des poteries alimentaires v. 12.000 AEC est symbolisée par une double ligne pointillée. Tous les peuples de cette vaste superficie n’étaient peut-être pas sédentaires, mais les sites contenant des poteries semblent devoir nous convaincre que leurs habitants étaient sédentaires et pratiquaient une économie mésolithique.
Asie Septentrionale (Asie Centrale, Sibérie Occidentale, steppes, Altaï, Baïkalie, Sibérie Orientale, Alaska, Amérique du Nord)
Nous venons de voir que c’est peut-être au Bölling que l’haplogroupe N1a s’installa en Mongolie occidentale, support d’un peuple *Ouralo-Altaïque qui connaissait les poteries. Dans le même temps, la technique des pots – et le mode de vie mésolithique qui l’accompagnait à la faveur du réchauffement – s’installa également en Trans-Baïkalie, chez le peuples que nous croyons *Proto-Tchouktcho-Nivkhes (site de Ust’Karenga). Il faudra attendre l’Holocène pour que des potiers apparaissent de l’autre côté du lac Baïkal ; peut-être parce que la vie sédentaire ne sera possible qu’à partir de cette date ? [cf. atlas n°4].
Au Nord de l’Asie Centrale, l’apparition de la technique Yubetsu (débitage de microlithes par pression, à partir de nuclei en forme de coin) avait probablement résulté d’une diffusion culturelle originaire de Sibérie Orientale, mais sans que cela implique nécessairement un remplacement local des populations qui demeurèrent Europoïdes435. Nous avons situé cette diffusion au cours du Dryas-1a et nous avons qualifié d’Afontova-Gora (AFO) cette industrie mêlant des outils Yubetsu avec des outils indigènes [cf. carte U & suivantes]. Dans cette région occidentale des steppes de l’Asie, ce complexe technologique se maintiendra jusqu’à l’apparition du bronze [cf. atlas n°4]. Sur le Haut-Ienisseï, dans les steppes de l’Angara et sur les Toungouska, il pouvait être porté par des peuples Q1a1-F746.
Au Bölling, les populations des steppes occidentales de l’Asie étaient Europoïdes et appartenaient majoritairement à la famille R1 :
- Au Nord de la zone steppique et au-delà de cette zone, là où la forêt recommençait à pousser, le *Peuple R1a du Nord, vivait dans les steppes de l’Ichim et du Tobol, en Sibérie Occidentale ainsi qu’en Europe Orientale où certains de ses groupes progressaient peut-être en direction de l’Ouest [cf. ci-dessous]. Bien que dans la mouvance de celle d’Afontova Gora, sa culture matérielle est dite Microlithique Paléolithique Supérieure Récente (MIC PSR) sur les cartes. Du côté asiatique, nous laissons en place l’haplogroupe R1a1a1b-Z645/S224 ainsi que, peut-être, une forme R1a1a1a* restée en arrière des R1a-L664 pénétrés en Europe Orientale. Un jour, le premier de ces deux haplogroupes deviendra majeur chez les *Indo-Européens orientaux (au travers de ses variants R1a-Z94 et R1a-Z282).
- En Asie Centrale méridionale, nous repousserons au début de l’Holocène l’apparition du variant R1b1a1a2a-L23 de R1b-M269 (lui-même variant de R1b-P297) dont nous avions situé l’apparition au pré-Bölling sur le plateau iranien [cf. carte W]. Pour l’instant, nous associons l’installation de R1b-M269* à l’Ouest des steppes asiatiques avec la naissance du groupe steppique *Proto-Indo-Européen / *Peuple R1b des steppes occidentales. Plus tard, ce groupe reposa essentiellement sur R1b-L23 – variant de M269* – avant que des processus de cristallisations ethniques plus tardifs conduisent ce noyau populationnel de base à incorporer plusieurs autres lignées haplogroupales, génétiquement proches ou, tardivement, moins proches. Ces adjonctions se feront pour partie en Asie (R1b-M73, R1a-Z94) et pour partie en Europe. Sur ces nouvelles terres de l’Ouest, ce seront les haplogroupes R1a d’Europe Orientale mésolithique qui s’intégreront massivement – mais assez tardivement – aux groupes *Proto-Indo-Européens les plus orientaux ; en revanche, les haplogroupes mésolithiques ‘’vieux-R1’’ d’Europe Centrale et Occidentale seront beaucoup intégrés, parce qu’ils auront – entre temps – été très malmenées par la colonisation néolithique [cf. atlas n°4].
La migration de R1b-M269* vers les steppes asiatiques occidentales pourrait avoir été à l’origine de (ou avoir suivi) l’installation de R1b1a1a1-M73 dans la steppe de Baraba et de Kulunda au voisinage de l’Altaï ? Le nouveau groupe remplaçant l’ancien dans les steppes du Kazakhstan. Comme R1b-M269, cet haplogroupe R1b-M73 était un variant détaché de R1b-P297 au Pré-Bölling, mais qui était parti vers les steppes avant les autres membres de la famille [cf. carte W]. Plus tard, ces ‘’cousins de l’Est’’ s’assimileront aux Indo-Européens lorsque ceux-ci viendront occuper pratiquement tout le système des steppes asiatiques [cf. atlas n°4] ; mais pour l’instant ils ne constituaient que le groupe frère des *Proto-Indo-Européens / *Peuple R1b des steppes orientales ; c’est pourquoi nous les nommons *Peuple R1b des steppes orientales.
A l’Est de ce groupe, sur le Haut-Ienisseï, les héritiers *Para-Eskaléoute du peuple d’Afontova-Gora (AFO) devaient toujours exprimer l’haplogroupe Q1a1-F746. Sur le Moyen-Ienisseï, c’est peut-être en relation avec le bref refroidissement du Dryas-2, v. 11.700 AEC, qu’ils entrèrent en relation avec les *Proto-Ienisseïens C2b1a1 qui étaient les ancêtres linguistiques du peuple Ienisseïen subactuel (Kets, Kots, etc.) à défaut d’en être les ancêtres patrilinéaires436. Nous faisons l’hypothèse que ces *Proto-Ienisseïens s’étaient précédemment installés v. 12.000 AEC, à l’Ouest de la Basse-Lena, sur la péninsule de Taïmyr et sur le Bas-Ienisseï. L’implantation d’un rameau de ce peuple sur la péninsule de Taïmyr n’est pas hypothétique et valide le scénario : en effet, certains Ouraliens Nganassans de la péninsule de Taïmyr expriment encore l’haplogroupe non-Ouralien C2b1, ce qui constitue la trace évidente de l’assimilation de leurs ancêtres patrilinéaires par le peuple Ouralien qui occupera cette région beaucoup plus tard [cf. atlas n°4]. Ainsi, il est plus que probable que c’est bien ce mouvement de la fraction du peuple *Proto-Na-Dene-Ienisseïen C2b1a1 partie à l’Ouest de la Basse-Lena, qui détermina la scission entre le groupe des langues Ienisseïennes et le groupe des langues *Proto-Na-Dene ; lequel découla du départ de l’autre fraction du côté Est de la Basse-Lena. Les deux groupes de langues forment en effet un super-groupe consensuel de niveau supérieur.
Au Bölling, l’arrivée des *Proto-Ienisseïens C2b1a1 sur le Moyen-Ienisseï pourrait avoir accentué le repli de certaines tribus Q1a1-F746 vers la Cis-Baïkalie et la Haute-Lena ? Dans ces régions, nous proposons la cristallisation d’un peuple aux racines mixtes comprenant un adstrat Europoïde Q1a1 et Q1b1 agissant sur un substrat Mongoloïde dont les hommes étaient porteurs de l’haplogroupe C2b1 [cf. carte U]. En Cis-Baïkalie, cette ethnie aux racines mêlées est ici appelée *Proto-Kitoï pour la distinguer des véritables Kitoï mésolithiques qui habiteront la région au début de l’Holocène [cf. atlas n°4]. Ces gens pourraient avoir été proches parents des *Proto-Eskaléoutes dont nous proposons l’installation au début du Bölling dans les vallées de la Moyenne-Lena et de l’Aldan, à l’origine de la culture mésolithique Sumnagin qui apparaitra bientôt dans la région au début de l’Holocène.
Une donnée archéologique est intéressante : au début de l’Holocène, l’industrie mésolithique Sumnagin de la vallée de l’Aldan sera basée sur le débitage de lamelles à partir de nuclei coniques et cylindriques, c’est-à-dire sera bien différente de la méthode Yubetsu qui utilisait typiquement des nuclei en formes de coin. Ceci est intriguant parce que la vallée de l’Aldan avait été convertie au microlithisme Yubetsu (d’origine orientale) 6000 ans plus tôt, au cours de l’interstade de Lascaux [cf. carte T]. Dans ce cas, pourquoi les peuples de cette région se reconvertirent-ils tardivement à un débitage de lamelles à partir de nuclei qui rappelaient ceux – d’origine lointainement occidentale – des anciennes cultures de Malaya Siya et de Mal’ta ? Ainsi que ceux de la culture d’Afontova Gora, bien que cette culture ait fait coexister le débitage de nuclei prismatiques avec celui de nuclei en forme de coin. Dès le Bölling, ce phénomène peut être observé sur la très Haute-Lena où le site de Makarovo-2 contient des nuclei prismatiques437. Pour ne pas prolonger anachroniquement le nom d’Afontova Gora (AFO) et pour ne pas anticiper le véritable début de la culture Sumnagin, cette industrie épipaléolithique est appelée Microlithisme Prismatique (MIC-PRI) sur les cartes.
Le changement technologique – en faveur de vieilles méthodes occidentales qui, bien que désormais microlithiques, rappelaient le PSM – pourrait-il donner une indication sur le lieu d’origine de ces gens ? Les *Proto-Eskaléoutes / *Proto-Sumnagin qui s’établirent dans la vallée de l’Aldan seraient-ils venus de régions qui auraient été peu touchées par la méthode Yubetsu que connaissaient les gens d’Afontova Gora, bien que ceux-ci aient également conservé l’usage des nuclei prismatiques ? Mais alors lesquelles ? Les vallées des deux Toungouska, Inférieure et Pierreuse qui seraient restées en retrait de cette conversion ? Aucune provenance ne s’impose à l’évidence, si ce n’est que Q1a1 est attesté à Afontova-Gora comme il l’est aujourd’hui dans certains groupes Eskaléoutes. Mais pourquoi les *Proto-Eskaléoutes Sumnagin abandonnèrent-ils à peu près complètement la méthode Yubetsu ? Il n’existe pas encore de réponse satisfaisante à cet étrange sandwich technologique. En tout cas, le débitage sur nuclei coniques et prismatiques de la culture Sumnagin se répandra dans le Grand-Nord sibérien au début de l’Holocène ; et nous le considérerons alors comme un marqueur du remplacement des peuples Na-Déné asiatiques par le peuple Eurasiatique des Eskaléoutes [cf. atlas n°4].
On ne dispose pas encore d’une chronologie assurée des mouvements humains du Tardiglaciaire dans le Grand-Nord sibérien, mais il est probable que c’est l’amélioration climatique du Pré-Bölling qui avait permis d’atteindre la basse vallée de la Lena pour la première fois depuis le LGM [cf. carte W], puis de peupler avec une faible densité toute la Sibérie Orientale septentrionale (Yakoutie / Sakha du Nord). Nous faisons l’hypothèse que ce peuple migrant venu du Sud était *Proto-Na-Déné, porteur de l’haplogroupe c2b1 et vecteur de la culture Yubetsu / Dyuktai ; ces gens en route pour l’Amérique du Nord, étaient les ancêtres linguistiques et patrilinéaires des peuples Tlingits et Athapascans d’aujourd’hui. Après bien des hésitations chronologiques, le site de Berelekh peut désormais être daté de cette époque, v. 12.000 AEC, et pourrait leur être attribué ? Cependant, en dépit de l’avancée des connaissances, il n’existe pas de consensus sur l’affiliation culturelle des rares sites archéologiques tardiglaciaires connus, qui sont alternativement et mollement supposés Yubetsu ou non-Yubetsu d’une publication à l’autre. Cela parce que dans ces plaines aussi infinies que très peu peuplées, les ‘’frontières’’ des peuples comprenaient une vaste zone d’interpénétration ?
Restés en arrière des ‘’véritables’’ Amérindes qui peuplaient déjà l’Amérique du Nord [cf. ci-dessous], les peuples du Tchoukotka, du Kamtchatka, du Magadan, de Béringie et d’Alaska faisaient désormais partis d’un groupe *Para-Amérinde portant les haplogroupes Amérindes Q1b1-M3 et Q1b1-Z780 et vecteur d’une culture de type Paléolithique Supérieure Moyenne (PSM) appelée complexe Nenana (PSM NEN). Cette culture était proche de la culture Pré-Clovis qui se répandait au même moment en Amérique du Nord [cf. ci-dessous]. Plus loin en direction de l’Ouest, nous avons précédemment fait l’hypothèse qu’un rameau de ce peuple avait profité de l’embellie climatique du Pré-Bölling pour entreprendre un mouvement rétro-migratoire qui lui avait permis de repeupler une partie de la Yakoutie désertée pendant le LGM [cf. carte W]. Ce rameau occidental pourrait avoir apporté avec lui une version ancienne de la culture PSM Nenana [cf. carte W]. Ceci n’est qu’une hypothèse, mais elle expliquerait pourquoi – au Bölling et à l’Alleröd – certains chercheurs attribuent au complexe Nenana les sites iakoutes de Berelekh et de Nikita Lake, d’El’Gakhchan et d’Ushki, tandis que d’autres chercheurs les décrivent en tant que sites Yubetsu [cf. aussi carte Z] ; signe de la difficulté à les classer et peut-être donc d’une interpénétration ethnoculturelle ? En conséquence, la carte X matérialise cette possible interpénétration de deux courants culturels dans cette région à l’époque de Bölling, l’un – Nenana – venu du Tchoukotka et l’autre – Yubetsu – venu de la Lena.
Malheureusement ce scénario souffre d’une incertitude chronologique. En effet, le Tardiglaciaire étant composé d’une succession rapide d’épisodes climatiques de courte durée, les méthodes de datation ne sont pas assez précises pour toujours associer avec certitude des vestiges archéologiques à une époque étroitement circonscrite. C’est pourquoi certains chercheurs situent le début du complexe Yubetsu d’Alaska (complexe Denali) avant l’apparition du complexe Nenana, tandis que d’autres font succéder le complexe Denali au complexe Nenana. C’est cette seconde option, plus ‘’logique’’, que nous avons adoptée dans l’atlas en décidant de circonscrire le complexe Nenana au Bölling et au Dryas-2 ; tandis que nous daterons le complexe Denali de l’Alleröd et du Dryas-3 [cf. carte Z].
Encore ignorants des véritables outils microlithiques, ces *Para-Amérindes Nenana étaient les cousins des ‘’véritables’’ *Amérindes qui développaient alors la culture Pré-Clovis en Amérique du Nord (époque Pré-Bölling et Bölling). A cette époque, malgré des controverses scientifiques qui durent depuis plus de 50 ans, l’Amérique du Sud demeurait vierge d’Humains.
Asie Occidentale (Moyen-Orient, Proche-Orient, Anatolie, Arabie)
Le Sud-Levant et le Sud-Syrien Natoufien (NAT) avait été peuplés au Pré-Bölling par des tribus du Bas-Nil porteuses des haplogroupes *Rétro-Africains E‑M310.1 et E‑M830 de la famille nordique E‑M35 [cf. carte W]. Sur place, sur le substrat des populations antérieures, avait cristallisé un peuple *Natoufien. La période du Pré-Bölling et du Bölling fut celle du Natoufien ancien.
Plus loin au Nord, la côte syrienne était occupée par d’autres peuples que nous ne chercherons pas à nommer438 et qui sont englobés dans la culture natoufienne (site de Dederiyeh439) ; parmi lesquels il faut peut-être situer les porteurs de T1 et de R1b-V88 dont des descendants patrilinéaires sont toujours présents au Proche-Orient mais dont d’autres descendants auront un invraisemblable destin africain en accompagnant la colonisation afrasienne néolithique de toute l’Afrique du Nord et de l’Afrique de l’Est [cf. atlas n°4]. C’est essentiellement sur la côte levantine et sur le Moyen-Euphrate que s’établirent des villages sédentaires, parce que ces régions étaient suffisamment bien arrosées pour que poussent des champs de céréales spontanés. Ailleurs, l’économie de chasse et de cueillette conservait un plus large spectre.
Nous situons dans les vallées du Haut-Euphrate et du Haut-Tigre des populations J1 et J2 que nous pensons à l’origine linguistique des groupes Afrasien et Kartvélien [cette hypothèse sera développée dans l’atlas n°4]. Ces populations participaient à l’horizon de la culture Natoufienne.
Le Trialétien était la culture du Sud-Caucase, peut-être portée par J1 et I* ? A moins qu’il ne faille déjà anticiper le mouvement de G2a vers le Sud-Caucase [cf. carte Y].
L’Anatolie, route passée et future de migrations, devait réunir des groupes diversifiés qui se prolongeront au-delà du début de l’Holocène440, à commencer par des C1a2 descendants des vieux Aurignaciens du Levant, des I et des J arrivés après eux, ainsi que des T1, des H2 et des R1b arrivés encore plus récemment ; dont R1b-PF7558 la forme frère occidentale du futur grand haplogroupe R1b-L23 des *Proto-Indo-Européens, variant de R1b-M269* qui s’installait peut-être à cette même époque dans les steppes du Kazakhstan [cf. ci-dessus]. La culture de ces peuples était Epipaléolithique (EPI-PAL).
Le Moyen-Orient Zarzien abritait lui aussi plusieurs haplogroupes dont L dans le sud-Zagros et les variants de G qui se développaient probablement dans le Nord-Zagros et qui allait bientôt remplacer R1b sur le plateau iranien [cf. carte Y].
Dans les montagnes de l’Afghanistan et en Bactriane, l’industrie demeurait Paléolithique Supérieur moyenne (PSM), avec du matériel évoquant encore le Baradostien. Ces groupes pourraient avoir été *Proto-Burusho et avoir porté C1b1.
Europe Centrale et Occidentale
Tous les peuples d’Europe Occidentale et du Nord de l’Europe Centrale étaient *Magdaléniens, puisqu’ils ils étaient les héritiers directs des *Magdaléniens de la grande époque de Lascaux [cf. carte T]. Ils portaient principalement les haplogroupes I1a, I1b et I2a ; avec I2a1 attesté archéogénétiquement (site du Bichon).
Débuté au Pré-Bölling, le Magdalénien récent (MAG REC) semble s’être prolongé en Espagne et en Allemagne du Sud / Tchéquie / Slovaquie tandis qu’il évoluait ailleurs en Azilien (AZI) (France, Suisse), forme européenne de l’Ouest du technocomplexe à pointes à dos courbe. Le processus d’azilianisation ne fut pas limité au seul Azilien d’Europe Occidentale, car il correspondait probablement à une adaptation des populations tardiglaciaires à leur nouvelle écologie forestière, au remplacement des espèces cynégétiques et peut-être à la généralisation de l’arc au détriment des propulseurs qui disparurent alors ?
Au Nord de la zone forestière azilienne et des groupes qui conservaient une culture magdalénienne plus classique en Allemagne du Sud, en Tchéquie et en Slovaquie, d’autres groupes Magdaléniens récents établirent le technocomplexe à pointes à dos courbe dans la grande plaine de l’Europe, sous la forme de variantes locales de l’Azilien. En effet, le réchauffement climatique ouvrait ces régions à la colonisation. La culture Federmesser (FED) et sa variante orientale Witovienne (FED-WIT) se partageaient l’aire nordique du technocomplexe à dos courbe (Doggerland, Allemagne, Pologne, Scandinavie du Sud, Lituanie, région lettone de Courlande).
En Angleterre et en Ecosse, le Creswellien (CRE) constituait ce qui restait du technocomplexe à pointes à cran, après la disparition du Hambourgien au cours du Dryas-2 [cf. carte W]. Il s’agissait probablement d’une variante nordique du Magdalénien, mais installée plus anciennement, avec pour origine des groupes Magdaléniens moyens du Pré-Bölling [cf. carte W]. Ceux-ci ne se seraient pas repliés vers le Sud au cours du Dryas-1b et auraient recommencé à se développer localement à son décours. Les pointes à cran étaient vraisemblablement des pointes de flèches.
Au Sud de l’Europe Centrale, l’Epigravettien récent (EPI-REC) recouvrait l’Italie, les Balkans, le bassin du Danube, l’arc carpatique et la Moldavie. La forme italienne est appelée Bouvérien. Comme les *Magdaléniens, ces peuples exprimaient l’haplogroupe I mais auquel s’était agrégé des haplogroupes venus d’Anatolie, parmi lesquels T1, H2, Q2a et des formes de R1b.
Europe Orientale
L’Europe Orientale se partageait comme aujourd’hui entre la zone steppique près de la mer Noire et de la mer Caspienne, et la zone forestière plus lois au Nord.
Les steppes pontiques et caspiennes abritaient une culture Epigravettienne orientale (EPI-ORI) qui partageait des traits avec celle de l’Europe balkanique et danubienne mais s’en écartait cependant parce qu’elles entremêlaient des héritages aurignaciens, transcaucasiens et sibériens. L’haplogroupe majoritaire demeurait peut-être I2a ?
A partir des régions forestières du bassin de la Volga, des tribus R1a pourraient avoir atteint le bassin du Dniepr où elles apportaient une culture Paléolithique Supérieure Récente (PSR) venue des steppes asiatiques. Cette culture était l’ancêtre du Technocomplexe Nord-Oriental (TCO) de l’époque mésolithique ; lequel recouvrira toute l’immense forêt d’Europe Orientale entre la Pologne et l’Oural et entre le Nord de l’Ukraine et la mer de Barents. Il est nécessaire d’entériner l’installation de R1a en Europe Orientale dès l’époque tardiglaciaire, parce que cet haplogroupe y sera localement attesté dès le début de l’Holocène. En outre, cette chronologie haute permet d’expliquer les influences sibériennes que l’on observe dans la région et qui devaient logiquement être issues du monde culturel des steppes asiatiques. A l’Alleröd, c’est possiblement la rencontre de ces nouveaux-venus et des vieux peuples occidentaux qui sera à l’origine de la culture swidérienne en Pologne et en Biélorussie [cf. carte Y]. Les variants haplogroupaux pourraient avoir été R1a-YP1051 et R1a-L664. Plus tard, le second de ces haplogroupes s’intègrera au peuple Germanique où il demeure aujourd’hui représenté [cf. atlas n°4].
Plus loin au Nord, il est possible que des groupes issus du vieux peuple *Kostenko-Gorodstovien aient survécus ? Ces groupes reçurent certainement des influences culturelles venues du Sud ? Tout ceci est très spéculatif faute de données suffisantes. Prochainement, ce peuple fantôme subira probablement les conséquences du refroidissement du Dryas-3 [cf. carte Z] et disparaitra par la suite dans l’unification mésolithique du technocomplexe Nord-Oriental [cf. atlas n°4].
Notes :
(428) Le GI-1c2 est peut-être équivalent à ce qui est parfois appelé Dryas-1b dans certaines publications ; le Dryas-1 de la carte W étant alors appelé Dryas-1a. Une fois de plus, ces différences proviennent des oscillations de la séquence glaciaire groenlandaise que l’on choisit pour séparer des périodes géologiques définies sur la base des sédiments continentaux. Ceci n’est pas réellement consensuel.Retour
(429) Older Dryas des anglo-saxons.Retour
(430) Ou une autre manière de vivre, moins facilement décelable par l’archéologie ? Ou en des sites profondément enfouis de nos jours ?Retour
(431) Ce dont il faut déduire qu’E-V65 s’installa d’abord au Nord-Est de l’Afrique, peut-être en Basse-Egypte ?Retour
(432) Nous avons postulé que l’haplogroupe E était porté par une population *Rétro-Africaine qui fut longtemps confinée dans le massif éthiopien à partir du début du MIS 4 après être venue du ‘’hub’’ moyen-oriental où elle avait vécu un temps [cf. carte F]. Anciennement, cette population E étaient donc issue de la même souche que les Cromagnoïdes d’Europe. L’une et l’autre population exprimaient-elles l’héritage commun des métissages entre les premiers Hommes modernes d’Eurasie et les Néandertaliens d’Arabie et du Proche-Orient qui auraient – dès l’origine du peuplement moderne en Eurasie – crée le morphotype cromagnoïde ? Au cours des MIS 4 et MIS 3, l’isolement du peuple E dans le massif éthiopien pourrait avoir préservé ce morphotype cromagnoïde qui se serait répandu dans la vallée du Nil au début du MIS 2 ? Et ce ne serait qu’au cours du Tardiglaciaire, que ceux des peuples E qui colonisèrent la bande sahélienne acquirent le morphotype Africoïde des populations locales d’haplogroupe A et B ? Tandis que ceux du Nil conservaient encore provisoirement le morphotype Cromagnoïde ?Retour
(433) Il pourrait aussi s’être agi de pointes de propulseurs, bien qu’aucune trace de propulseur n’ait encore été identifiée en Afrique ?Retour
(434) Comme suggéré ci-dessus pour l’Afrique du MIS 4, les micro-gravettes pourraient aussi avoir été des pointes de propulseurs ?Retour
(435) L’affirmation peut paraitre forte, mais les premières traces d’admixture mongoloïde furent très tardives au Kazakhstan (courant du premier millénaire avant notre ère).Retour
(436) C’est ce distinguo qui justifie qu’on les nomme plutôt *Proto-Ienisseïens que Ienisseïens. C’est à époque protohistorique que des gens venus du Sud et probablement rattachés à la famille Bulgare / Hunnique des Turcs, s’imposeront à eux comme une nouvelle aristocratie en installant l’haplogroupe Q1b1-L330 mais sans parvenir à imposer leur langue intrusive ; signe probable qu’ils étaient peu nombreux [cf. atlas n°4].Retour
(437) Les nuclei coniques et prismatiques supposent des méthodes proches de débitage par lamelles et appartiennent à la même sphère technologique. Les premiers sont exploités en continu sur leur circonférence, tandis que les seconds sont bidirectionnels. En dehors de quelques cas limites, les nuclei en forme de coin (wedge-shaped) seront complètement abandonné par les peuples Sumnagin et leurs successeurs et l’on pourra suivre leur recul jusqu’au Tchoukotka [cf. atlas n°4]. On pense que les lamelles Sumnagin étaient emmanchées au bout de sagaies.Retour
(438) Parce que, si une identité locale avait cristallisée, celle-ci fut écrasée au néolithique par le rouleau compresseur Afrasien.Retour
(439) Non indiqué sur la carte X.Retour
(440) Parce que, soit ils existent toujours en Anatolie avec des taux bas, soit ils sont démontrés au début du Néolithique.Retour