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La conquête moderne de l’Afrique [cf. atlas n°2]

 

Au MIS 7 (v. 240.000 à 190.000 AEC), lorsque les conditions climatiques redevinrent favorables, les Humains modernes accélérèrent leur colonisation de l’Afrique, dans un contexte que facilitait la défragmentation interglaciaire des biotopes favorables à notre espèce. C’est peut-être dès cette époque que des groupes *Sangoens – possiblement porteurs de l’haplogroupe A00 – remplacèrent les derniers Rhodesiensis d’Afrique du Sud et mirent fin au Fauresmithien qui était la forme locale de leur industrie de type  MSA-Ancien ; peut-être, aussi, ces premiers Hommes modernes d’Afrique du Sud furent-ils à l’origine de la disparition des très primitifs Homo naledi, ultimes vestiges du stade Habilis [cf. atlas n°2] ? L’industrie Sangoenne pleinement constituée est une industrie déroutante : dans la mesure où elle repose sur une base levalloisienne massive, on la classe généralement dans le MSA et donc dans le Paléolithique moyen africain ; mais chacun s’accorde à reconnaître qu’elle commence aussi à contenir quelques-uns des marqueurs typiquement modernes que nous avons cité plus haut : notamment des éclats lithiques allongés (lames) et des pigments intentionnellement recueillis (‘’art’’). Au cours du MIS 7, v. 200.000 AEC, il se pourrait que des groupes *Sangoens se soient avancés dans la vallée du Nil et aient débouché au Levant où apparut alors l’Hummalien, une industrie laminaire qu’on peine à expliquer en un tel lieu si l’on refuse d’invoquer un mouvement migratoire africain. Cet Hummalien proche-oriental du MIS 7 est étonnant : succédant au Moustérien local du MIS 8, il sera de nouveau remplacé par du Moustérien au MIS 6 ! Prise en sandwich entre deux industries ‘’anciennes’’ d’époque glaciaire, cette industrie ‘’moderne’’ d’époque interglaciaire semble s’être donc évaporée à la fin du MIS 7 ... En suivant l’hypothèse cognitive et génétique qui structure ces pages, ces données archéologiques en forme de yo-yo pourraient s’expliquer par la succession d’évènements suivante : 1) arrivée d’une population africaine moderne au début du MIS 7 dans un Proche-Orient faiblement peuplé par des indigènes Néandertaliens (i.e. faible métissage et faible retentissement sur les capacités des Hummaliens du MIS 7, rapidement redevenus ‘’normo-cognitifs’’ sous l’effet de la pression de sélection) ; 2) développement local de la population hummalienne moderne au cours du MIS 7 ; 3) arrivé en nombre significatif de ‘’réfugiés climatiques’’ Néandertaliens moustériens au début du MIS 6117, conduisant à un métissage localement significatif ; avec pour conséquence un retour de toute la population proche-orientale au-dessous du ‘’seuil de la pensée abstraite’’ et donc un retour au Moustérien [cf. atlas n°2].

Loin au Sud, en Afrique de l’Est de ce même MIS 7, le groupe central des Humains modernes – désormais pleinement modernes en raison de la disparition de la quasi-totalité des variants ‘’pauci-cognitifs’’ à proximité du lieu géographique de la mutation ‘’normo-cognitive’’ – commença à augmenter la proportion des marqueurs technologiques modernes. Dans la logique d’une évolution technologique africaine graduelle, le MSA Sangoen d’Afrique de l’Est évolua alors en ce que l’on pourrait appeler un MSA *Sangoen-Lupembien si la précision de nos données permettait de définir une telle strate au sein d’un processus continu. C’est probablement dans cette région et à cette époque, v. 200.000 AEC, que les haplogroupes ADN-Y A0 et A1 émergèrent à partir de variants locaux de l’haplogroupe A00 ?

 

Au MIS 6 (v. 190.000 à 132.000 AEC), les Humains modernes finirent de coloniser toute l’Afrique sub-saharienne. Toutefois, plus longtemps qu’ailleurs, l’Afrique de l’Ouest pourrait avoir conservé des industries archaïques qui étaient non seulement dépourvues de marqueurs modernes qui mais qui contenaient même encore des éléments de type acheuléen. En effet, bien que la faiblesse de la documentation archéologique ne permette aucune certitude en Afrique de l’Ouest, le Sangoen de cette région pourrait avoir gardé une composante acheuléenne tardive jusqu’au MIS 5e inclus, en survivance d’une époque qui était révolue partout ailleurs sur le continent africain. Ce constat conduit à penser, qu’au MIS 6, les Hommes archaïques d’Afrique de l’Ouest étaient peut-être plus archaïques que ne l’avaient été ceux de l’Est et du Sud ? Et que leur peuple (qui n’a pas laissé de vestiges osseux) aurait pu résulter d’un métissage ancien entre des Heidelbergensis acheuléens (i.e. de ‘’mode 2’’) et des Rhodesiensis levalloisiens (i.e. de ‘’mode 3’’) ? Hybrides dont l’âge mental moyen aurait alors été de 8 + 10 / 2 = 9 ans, si l’on veut bien suivre notre méthode simpliste de calcul des compétences cognitives. Au MIS 6, l’arrivée des Hommes modernes sur ce substrat ‘’*Acheuléo-Levalloisien’’, fut à l’origine d’une industrie lithique difficile à classer, que les chercheurs peinent à rattacher pleinement au Sangoen. Le terme anachronique de *MSA-Acheuléo-Sangoen pourrait être avancé en raison de son caractère purement descriptif. En Afrique de l’Ouest, l’existence d’industries mixtes pourrait donc témoigner de métissages qui seraient localement survenus plus tardivement qu’à l’Est, et qui seraient survenus entre des Hommes modernes – peut-être arrivés v. 160.000 AEC (i.e. au décours du stade glaciaire de Drenthe ?) – et des Hommes archaïques un peu plus archaïques que ceux du reste de l’Afrique (9 ans d’âge mental en Afrique de l’Ouest de l’époque vs 10 ans pour les Rhodesiensis ‘’classiques’’). Quoi qu’il en soit de ces spéculations, c’est au MIS 6 que nous ferons disparaître les derniers Hommes archaïques d’Afrique, atteints par l’expansion des Hommes modernes auxquels ils léguèrent pendant quelques temps leurs cognitions anciennes : le temps que la pression de sélection ait réduit la proportion de variants génétiques ‘’pauci-cognitifs’’ chez les descendants métis. Vers 140.000 AEC (i.e. pendant la phase Tardiglaciaire du MIS 6, postérieure au stade glaciaire de Warthe), ces tous premiers Hommes modernes A00 d’Afrique de l’Ouest pourraient avoir été rejoints par d’autres groupes modernes originaires de l’Est, et qui étaient peut-être porteurs à la fois de l’haplogroupe A0 et de cette industrie de transition entre le Sangoen et le Lumpembien que nous avons nommée *MSA Sangoen-Lupembien118.

Parallèlement à ce qui se passait en Afrique de l’Ouest, un MSA-Lupembien pleinement constitué se développa au MIS 6 en Afrique de l’Est, peut-être chez des populations porteuses de l’haplogroupe A1 qui se diversifia alors en une cascade de dérivés : d’abord A1a et A1b (v. 170.000 AEC, au cours du premier maximum glaciaire de Drenthe ?)  ; puis A1b1 et A1b2 (v. 150.000 AEC, au cours du second maximum glaciaire de Warthe ?).  Bien que toujours classé dans le MSA, le Lupembien était déjà une industrie moderne qui contenait déjà plusieurs marqueurs qui seront – beaucoup plus tard – considérés comme caractéristiques du Paléolithique supérieur d’Eurasie. Cette modernité avancée était peut-être rendue possible parce que l’essentiel des variants génétiques ‘’pauci-cognitifs’’ avaient déjà été éliminé chez ces descendants des tous premiers Hommes modernes qui s’étaient autrefois mêlés avec leurs proches cousins archaïques ? Le Lupembien pourrait être considéré comme la première véritable culture des Humains modernes, au sens d’une véritable capacité d’innovation. Son kit industriel comprenait des pointes lancéolées finement travaillées qui étaient probablement les extrémités d’outils emmanchés ; s’agissait-il de lances ? Ou bien d’épieux toujours utilisées d’estoc ? Quoi qu’il en soit, les outils emmanchés étaient abondants. On peut même dire, qu’au contraire du Sangoen, le Lupembien reflète la première fabrication massive d’outils composites utilisés pour la chasse, pour la pêche et pour la cueillette. Au total, le Lupembien était clairement une culture moderne qui serait attribuée sans difficulté au ‘’mode 4’’ si elle n’était pas aussi ancienne et si elle était située en Eurasie ! Sur nos cartes, nous l’identifions comme un ‘’mode (3)-4’’ (i.e. prédominance des outils modernes sur les outils levalloisiens), tandis que le Sangoen, moins évolué, réalisait un ‘’mode 3-(4)’’ (i.e. prédominance des outils levalloisiens sur les outils modernes).

 

Pour résumer, la reconstitution que nous faisons du paysage ethnoculturel du MIS 6 africain est conforme au modèle du feu de prairie que nous avons avancé plus haut. Mais il serait également possible de se la représenter sous la forme d’une cible munie d’anneaux concentriques, si la mutation ‘’normo-cognitive’’ était apparue en plein centre du continent plutôt que sur l’un de ses bords. Vers 140.000 AEC, au cours de la phase Tardiglaciaire du MIS 6, l’Afrique de l’Est (située en plein cœur de notre cible décentrée), était le siège d’une culture MSA ‘’moderne’’ appelée Lupembien, portée par des tribus d’Homo sapiens sapiens entièrement redevenues modernes, qui véhiculaient l’haplogroupe A1 et ses variants. En première périphérie de ce cœur, une culture de transition *Sangoen-Lupembienne était peut-être portée par des populations A0 ? Enfin, en seconde périphérie, les tribus d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique du Sud, potentiellement d’haplogroupe A00, exprimaient la culture Sangoenne, dont la plus grande vétusté était peut-être la conséquence d’hybridations localement plus tardives (parce que géographiquement plus lointaines) avec des Hommes archaïques qui étaient par ailleurs plus éloignés génétiquement de la souche initiale des Hommes modernes ?

 

Au bel interglaciaire Eémien (MIS 5e) – par lequel se termine l’atlas n°2 –, les cultures MSA ‘’modernes’’ à pointes lancéolées s’étaient déjà différenciées en plusieurs traditions locales, c’est-à-dire en faciès culturels innovants et donc déjà quelque peu divergents ; phénomène culturel de la divergence qu’autorisaient désormais les cognitions modernes.

- En Afrique du Sud, le Lupembien (haplogroupe A1a ?) avait peut-être remplacé v. 120.000 AEC un faciès intermédiaire *Sangoen-Lupembien (haplogroupe A0 ?), qui avait lui-même remplacé v. 130.000 AEC  le vieux Sangoen (haplogroupe A00 ?). Dans ce Finis Terrae, les tribus porteuses de ces divers haplogroupes s’empilaient certainement ?

- En Afrique de l’Ouest – l’un des autres Finis terrae du Monde – les haplogroupes commençaient déjà à s’empiler, ainsi que nous autorise à l’inférer la survivance – à des taux bas – des haplogroupes A00, A0 et A1a dans l’Afrique de l’Ouest actuelle. Des éléments archaïques Sangoens persistaient dans la culture matérielle locale, peut-être parce que la pression de sélection n’avait pas fini d’éliminer les variants génétiques ‘’pauci-cognitifs’’ hérités des anciens peuples.

- Au travers du Sahara vert, le Lupembien atteignit le Maghreb v. 130.000 AEC (haplogroupe A1a ?). Plus tard, peut-être à partir des oasis du désert occidental égyptien, d’autres groupes modernes atteignirent à leur tour le Maghreb v. 120.000 AEC (haplogroupe A1b1a ?), où ils constituèrent une population *Paléo-Atérienne119 dont les marqueurs technologiques n’étaient pas sans rapport avec le Complexe Nubien d’Afrique de l’Est. D’autres groupes s’étendirent peut-être dans la vallée du Nil puis, de là, en Lybie et au Levant qui sont les débouchés naturel de l’Egypte (haplogroupe A1a ?). Ce mouvement postulé pourrait être celui des ancêtres du peuple Humain moderne levantin qui a été improprement appelé **Proto-Cro-Magnons (site de Skhul). Dans ce cas, il s’agirait du 4ème ‘’Out of Africa’’ depuis les débuts de l’humanité : le tout premier des hommes modernes ! Si cette reconstitution historique est exacte, on devrait donc s’attendre à trouver un *Lupembien levantin au MIS 5e ! Pourtant, les premiers vestiges connus des Hommes modernes du Levant seront associés à une industrie lithique moustérienne ! A ce propos, il faut cependant faire remarquer que ce Moustérien des Hommes modernes de la région seulement attesté 20.000 ans après la date du mouvement supposé des hypothétiques *Lupembiens levantins. Alors, il faut peut-être se demander quel fut l’impact cognitif de l’hybridation entre des migrants africains ‘’normo-cognitifs’’ Lupembiens et les Néandertaloïdes ‘’pauci-cognitifs’’ moustériens qui avaient repeuplé le Levant au cours du MIS 6120 ? Selon notre hypothèse, les capacités modernes pourraient s’être temporairement effacées pour laisser ressurgir le Moustérien originel des Sapiens archaïques ; en tout cas, c’est bien ce qui est observé.

Enfin, au MIS 5e, les Sapiens sapiens d’Afrique de l’Est développèrent le stade ancien du Complexe Nubien, peut-être porté principalement par des tribus A1b ? Une fraction de ces Hommes modernes A1b d’Afrique de l’Est passa-elle en Arabie dès cette époque ? C’est peu probable ! En effet, si des embarcations permettaient depuis longtemps déjà de traverser des bras d’eau très étroits121, il devait être inconcevable de se lancer sur l’eau sans apercevoir une autre rive. Il est donc préférable de reporter au MIS 5d ce grand ‘’Out Africa through Arabia’’ [cf. carte A].

 

Les Hommes modernes du MIS 5d

 

L’expansion des Hommes modernes hors d’Afrique constitue la matière principale de l’atlas n°3. On ne la détaillera donc pas dans l’introduction. C’est du MIS 5d que nous datons le grand ‘’OUT Africa THROUGH Arabia’’ des Hommes modernes [cf. carte A]. Evènement limité dans le temps, dont il est assuré qu’il ne fut ensuite jamais répliqué de manière significative, comme nous l’enseigne la phylogénie des haplogroupes ADN-Y et ADN-mt. Cette migration fondatrice des Humains eurasiens fut probablement accomplie v. 115.000 AEC122 par des groupes pionniers A1b1b-M13, suivis v. 108.000 AEC123 par des groupes A1b2 = BT. A cette époque, toute l’Afrique était encore exclusivement peuplée par des individus porteurs des variants déjà bien diversifiés de l’haplogroupe A. On peine cependant à apprécier dans toute son ampleur cette diversité africaine de l’haplogroupe A au MIS 5e, parce cet haplogroupe n’a pas cessé d’être marginalisé par la suite, c’est-à-dire repoussé par des haplogroupes plus récents issus du variant A1b2 = BT qui est aujourd’hui porté par la quasi-totalité de l’Humanité. L’haplogroupe A (non-BT) demeure toutefois présent en Afrique de l’Est et en Afrique du Sud, ainsi que dans quelques poches d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique du Nord où ses quelques porteurs sont les ultimes témoins de son ancienne hégémonie. Aujourd’hui, c’est chez les Khoisan d’Afrique du Sud et de Namibie que l’haplogroupe A est le mieux représenté. Il faut également remarquer que c’est chez ce peuple que se concentre l’essentiel de la variation génétique de l’espèce humaine (ADN nucléaire) ; observation qui signifie concrètement qu’il y a moins de différence génétique (nucléaire) entre des Chinois de souche et des Bretons de souche séparés par près de 10.000 km, qu’entre deux individus appartenant à des tribus Khoisans pouvant n’être séparées que par moins de 100 km124 !

 

Les Hommes archaïques du MIS 5d

 

Plusieurs variantes d’Hommes archaïques – Sapiens pour certaines et Non-Sapiens pour d’autres – peuplaient l’Eurasie éémienne (MIS 5e) et post-éémienne (MIS 5d). Maintenant que nous sommes arrivés au seuil de la conquête du grand continent septentrional par les Hommes modernes, il nous faut mieux décrire ces peuplades indigènes que nous avons déjà plusieurs fois rencontrées dans cette introduction ; et cela en particulier lorsque nous nous sommes interrogés sur leurs compétences cognitives dans le reflet de leurs industries lithiques.

- Nous appellerons collectivement *Néandertaloïdes (Homo sapiens neanderthalensis) la majorité des Sapiens archaïques d’Eurasie. Leur industrie levalloisienne – connue sous le nom de Moustérien – était technologiquement proche du MSA-Ancien africain dont elle constituait une expansion septentrionale [cf. atlas n°2]. Au rythme des contractions glaciaires et des expansions interglaciaires des peuplements humains, les Néandertaloïdes d’Eurasie étaient parvenus à se répandre sur une aire géographique considérable dont l’extension culmina probablement à l’Eémien, parce que le climat chaud de cette époque leur offrait la possibilité d’avancer très loin vers le Nord, y compris en l’absence de technologie sophistiquée. Présents en Eurasie depuis plus de 200.000 ans et formant des petites communautés géographiquement très éloignées les unes des autres, il est hautement probable que ces Néandertaloïdes avaient eu le temps de développer des traits géo-raciaux très contrastées. Ainsi, déjà soumis aux mêmes contraintes biologiques environnementales qui continueront ensuite de s’exercer sur les Hommes modernes, leurs groupes septentrionaux étaient probablement leucodermes (pour faciliter la synthèse de la vitamine D), tandis que leurs groupes méridionaux étaient vraisemblablement mélanodermes comme l’avaient été avant eux leurs ancêtres africains (pour se protéger des excès d’ensoleillement). Outre ces caractères pigmentaires, d’autres particularités anthropométriques et génétiques accusées avaient nécessairement résulté de l’éloignement et de la fragmentation des groupes (dérive génétique). Une meilleure connaissance de ces races anciennes – qui eurent beaucoup de temps devant elles pour pouvoir acquérir des caractères marqués – permettrait de décrire la diversité du ‘’peuple Levallois’’ ! Mais, malheureusement, nous ne le pouvons pas faute de vestiges osseux en nombre suffisant. Cependant, malgré cette carence documentaire, nous pouvons quand même tenter de circonscrire les géo-races du grand peuple Néandertaloïde. Ainsi, les habitants éémiens d’Europe125, du Proche- et du Moyen-Orient, d’Asie Centrale et de Sibérie Occidentale pourraient tous être appelés Néandertaliens sans trop de difficultés, même si les Néandertaliens les plus strictement définis et les mieux connus étaient ceux d’Europe. En Asie orientale et méridionale, il existait d’autres groupes plus ‘’exotiques’’ et certainement très différents les uns des autres, qui peuplaient la Mongolie, la Sibérie Orientale, et les Indes ; tout cela à condition que l’on accepte de considérer les outils Moustériens retrouvés dans toutes ces régions, comme les marqueurs ethnologiques qui sont à la fois nécessaires et suffisants lorsqu’on cherche à définir une présence Néandertaloïde [cf. atlas n°2 à ce sujet]. Plus loin encore, en Chine du Nord, l’industrie de cette époque était également rattachable au ‘’mode 3’’ mais sans pouvoir vraiment être qualifiée de levalloisienne, en dépit d’interrogations émises à propos de quelques rares outils retrouvés sur quelques rares sites ; dans la logique de notre raisonnement, cette ‘’hésitation technologique’’ chinoise pourrait facilement s’expliquer par l’hybridation de Néandertaloïdes véritablement levalloisiens, arrivés depuis la Mongolie au MIS 5e (au plus tard), avec des êtres plus archaïques qu’eux qui peuplaient l’Extrême-Orient avant leur arrivée ?

- En effet, l’Eurasie orientale des MIS 5e et MIS 5d abritait toujours des Hommes archaïques Non-Sapiens qui étaient issus de migrants africains plus anciens que les Néandertaloïdes. Les généticiens leur ont donné le nom de Dénisoviens. Qui étaient-ils ? Les gènes qu’ils ont légués aux Humains modernes asiatiques dessinent inparfaitement la surface du territoire qu’ils occupaient au moment de leur ultime rencontre : Nord-Est asiatique, piedmonts Sud, Est et Nord du massif Tibétain, et surtout Sud-Est asiatique, y compris le Sunda126. Pour tenter de rattacher l’abstraction désincarnée des Dénisoviens à un peuple fait de chair et surtout d’os, nous avons proposé de les assimiler aux Homo heidelbergensis d’Extrême-Orient [cf. atlas n°2]. Venus d’Afrique, les ancêtres majoritaires de ces Heidelbergensis orientaux s’étaient installés en Eurasie à l’Eburonien, v. 1.500.000 AEC [cf. atlas n°2, carte I] ; puis, depuis l’Asie Centrale, c’est au cours du chaud MIS 11 (entre v. 420.000 et 370.000 AEC) qu’ils s’étaient aventurés en Extrême-Orient qui était alors peuplé d’Erectus récents avec lesquels ils avaient peut-être échangé des gènes au point de les absorber ? [cf. atlas n°2, cartes T & U]. Cette hypothèse – localisée dans un Finis Terrae où venaient s’empiler les peuples – pourrait expliquer que nous ne trouvons pas de vestiges véritablement acheuléens / ‘’mode 2’’127 en Chine et dans le Sud-Est asiatique, en dépit de quelques pièces sujettes à interrogations [cf. atlas n°2]128. Beaucoup plus tard, à l’Eémien, la poussée orientale du ‘’peuple levallois’’ Néandertaloïde conduisit probablement les indigènes Dénisoviens de ‘’mode 1-2’’ à échanger des gènes avec leurs envahisseurs de ‘’mode 3’’ ? Ce qui sera à l’origine des industries extrême-orientales que nous trouvons difficiles à classer ; parce qu’elles sont hybrides.

A propos des Dénisoviens, il faut encore souligner l’étrangeté suivante : l’holotype archéogénétique Dénisovien provient de l’Altaï, en Mongolie, tandis que les Humains actuels exprimant le taux le plus important de gènes Dénisoviens vivent à 7000 km de ces montagnes, en pleine Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ce gap géographique inspire l’hypothèse suivante : avant l’Eémien (MIS 5e), toute l’Asie orientale pourrait avoir été le domaine de peuplades Heidelbergensis qui s’étaient autrefois métissées avec les Erectus qui les avaient précédés, mais selon un gradient de métissage décroissant du Nord vers le Sud. Schématiquement, ces populations Dénisoviennes réalisaient ainsi plusieurs sous-groupes : 1) un sous-groupe ‘’Dénisovien septentrional’’ en Sibérie Orientale et en Mongolie (population peu dense en raison de conditions de vie rudes, et très peu métissé avec les Erectus) ; 2) un sous-groupe ‘’Dénisovien central’’ en Chine (population assez dense en raison d’une vie moins rude, et moyennement métissé avec les Erectus) ; 3) et enfin un sous-groupe ‘’Dénisovien méridional’’ en Asie Du Sud-Est et dans les îles du Sunda éémien (population très dense parce que les régions tropicales étaient bien adaptées aux Humains anciens, et très métissé avec les Erectus du fait d’un empilement ethnologique dans un Finis Terrae). C’est le groupe des ‘’Dénisoviens septentrionaux’’ qui fut impacté le premier par l’arrivée de Néandertaloïdes au MIS 5e. Ceux-ci prédominèrent rapidement en Sibérie Orientale et en Mongolie, ainsi que l’atteste un Moustérien (Levalloisien) bien constitué dans ces deux régions ; toutefois, des populations Dénisoviennes survécurent encore longtemps dans le refuge des montagnes de l’Altaï, et c’est là que l’holotype du groupe sera bien plus tard découvert. Les ‘’Dénisoviens centraux’’ de Chine furent eux aussi colonisés par des groupes Néandertaloïdes ; mais les hybridations successives parvinrent à affaiblir la technologie moustérienne des nouveaux-venus, avec pour conséquence l’émergence de ces industries hybrides que nous avons décrites plus haut et qui nous apparaissent comme difficilement classables parce qu’elles oscillent entre les ‘’modes  1, 2 et 3’’. Enfin, peut-être parce qu’il avait développé une adaptation forestière, mais plus certainement parce qu’il était le plus lointain et le plus dense, le sous-groupe des ‘’Dénisoviens méridionaux’’ du Sud-Est asiatique ne fut pas significativement atteint par les envahisseurs Néandertaloïdes et préserva sa vieille industrie lithique directement héritée du Paléolithique inférieur. Ainsi, lorsque les premiers Hommes modernes qui emprunteront la ‘’voie du Nord’’ et la ‘’voie du Sud’’ rencontreront bientôt ces trois sous-groupes de Dénisoviens, les conséquences anthropologiques et cognitives de ces rencontres seront bien différentes d’une région à l’autre parce que les substrats indigènes étaient bien différents ! En particulier, le métissage avec les Hommes très archaïques d’Asie du Sud-Est fera tomber les Hommes modernes de la région dans une sorte de ‘’puits cognitif’’ dont ils mettront très longtemps à sortir [cf. plus loin & carte Q].

- Pour terminer ce tour d’horizon des races anciennes, il reste à dire que les derniers Homo erectus soloensis avaient déjà disparu lors de l’Eémien, remplacé par ces ‘’Dénisoviens / Heidelbergensis méridionaux’’ dont nous venons de parler et dont nous venons de dire qu’ils s’étaient probablement métissés avec eux129 ? Mais de l’autre côté de la ligne Wallace, seuls véritables insulaires du Monde130, les Homo erectus floresiensis de l’île de Flores constituaient encore le dernier vestige nanifié de la toute première conquête de l’Eurasie par les Humains Erectus [cf. atlas n°2].

 

LES RENCONTRES EN EURASIE ET LEURS CONSEQUENCES

 

Si l’atlas n°3 déroule l’histoire de la colonisation du Monde par l’Homme moderne, il décrit aussi de facto l’histoire du recul et de la disparition des Hommes archaïques dont nous venons de brosser le portrait ; disparition dont on sait aujourd’hui qu’elle prit pour partie la forme d’une dilution des gènes archaïques dans le pool des gènes modernes. En effet, les Hommes archaïques n’ont pas vraiment disparu ; ils se sont partiellement fondus en nous au long d’un front de rencontre qui recula lentement sans jamais cesser de brasser les gènes jusqu’à la disparition des Hommes archaïques de ‘’pure souche’’, il y a de 30.000 à 20.000 ans seulement selon les régions.

Plus haut, nous avons dit qu’en Afrique, l’évolution techno-culturelle se fit dans la continuité, sur le mode de  fondus-enchaînés ! Cela parce que les premiers Humains modernes n’étaient qu’une variante des Rhodesiensis locaux, avec lesquels ils partageaient l’essentiel des gènes et, initialement, une même industrie lithique levalloisienne MSA ; industrie qui – nous l’avons vu – évolua sans apports extérieurs, selon une dynamique de progression purement interne qui fit très rapidement émerger des marqueurs archéologiques caractéristiques du Paléolithique supérieur parmi d’autres marqueurs d’allure plus ancienne.

Ce rappel étant fait, il est maintenant nécessaire de comprendre qu’en Eurasie, l’évolution techno-culturelle fut extrêmement différente : 1) Les premiers Hommes d’Eurasie descendaient d’Africains déjà en possession d’une industrie quasi-paléolithique supérieure ; 2) leur technologie donne l’impression d’avoir régressé rapidement sous la forme d’un classique Moustérien ; 3) ce Moustérien stagna pendant longtemps de part et d’autre du front de rencontre qui séparait des Humanités différentes ; 4) puis, tardivement, des innovations successives semblent avoir pulsé depuis la zone centrale du ‘’hub moyen-oriental’’ et être allées à la rencontre de conservatismes périphériques selon une dynamique qui s’apparenta à une série de chocs coloniaux assénés grâce à un arsenal technologique (i.e. guerrier et autre) plus performant de vague de peuplement en vague de peuplement. Ainsi, tandis qu’en Afrique tout se fit dans la continuité, en Eurasie tout se fit dans la rupture, au gré des progrès technologiques et des oscillations climatiques qui permettaient – ou non – de diffuser ces progrès à longue distance ! Il s’agit d’une différence essentielle dans la progression des technologies sur l’un et l’autre continent.

 

Les premiers chocs ethniques

 

L’arrivée des premiers Humains modernes en Arabie méridionale les mit inévitablement en contact avec les Néandertaloïdes locaux ; un peuple que nous cernons très mal mais qui devait néanmoins exister. Dans cette situation, ces deux populations engagèrent inévitablement un conflit colonial pour la possession des territoires et de leurs ressources131 ; un conflit déséquilibré puisque les cognitions modernes donnaient un avantage aux envahisseurs sur les indigènes plus faciles à berner. Nous avons vu que des enfants métis résultent généralement de ces chocs frontaux entre ethnies rivales, puisque – contrairement à leurs hommes qui finissent en repas – les femmes du groupe vaincu sont généralement épargnées par les hommes vainqueurs. C’est exactement ce qui dût commencer à se produire à l’époque où les premiers Humains modernes commencèrent à se répandre en Arabie puis, à partir de là, dans les régions limitrophe du Golfe Persique qui était alors exondé. Ces questions de métissage reviendront régulièrement dans les commentaires des cartes, jusqu’à la disparition des Hommes archaïques.

 

Un métissage ‘’à la marge’’ ou massif ?

 

La recherche de formes intermédiaires – les fameux ‘’chaînons manquants’’ des siècles passés – à longtemps passionné les chercheurs. Au début, les indices ostéologiques intermédiaires – comme ceux des Néandertaliens du Proche-Orient au MIS 4 – avaient tendance à être interprétés comme des témoignages d’une évolution en cours entre deux espèces distinctes, celle des Néandertaliens et la Nôtre. Egalement, des particularités anthropologiques panchroniques – comme les incisives ‘’en pelles’’  des Mongoloïdes contemporains, qui étaient déjà présentes chez les Hommes archaïques extrême-orientaux (sinodontie) – semblaient signifier que l’Homme modernes avait évolué simultanément en plusieurs régions différentes de la Terre, à partir des Hommes archaïques locaux132 !

Puis, à la fin de la seconde partie du XX° siècle, des anthropologues commencèrent à soupçonner que les Humains archaïques s’étaient peut-être hybridés avec les Hommes modernes ? Ainsi, certains chercheurs osèrent suggérer que l’intrigante présence de traits néandertaliens typiques qu’on mesurait sur des crânes ayant appartenus aux premiers Hommes modernes d’Europe – en particulier des ‘’chignons occipitaux’’ plus ou moins prononcés –, pouvait témoigner de métissages entre les indigènes de l’Europe et des envahisseurs venus d’ailleurs133. Mais la position dominante conduisait toujours la majorité des chercheurs à affirmer que de telles unions étaient impossibles, parce ces Humanités ‘’étaient trop différentes’’ ! Ils se trompaient pourtant ! D’ailleurs, dans le même temps mais dans un tout autre domaine, des archéologues commencèrent aussi à se demander ce que pouvaient signifier les industries lithiques du début du Paléolithique supérieur européen,  qui donnaient l’impression d’être issues de ‘’traditions’’ différentes ou d’assumer la ‘’transition’’ entre des industries successives ; certains osant même suggérer – souvent à demi-mots – que ces industries composites s’expliquaient par la survivance de traditions puisant leur origine chez les Néandertaliens. Pourtant ils ne furent pas suivis car, sur ce plan, la position dominante était – et reste encore – de traiter les productions lithiques des Humains anciens comme s’il s’était agi de véritables cultures comparables aux cultures des Humains récents ; et donc d’interpréter les outils d’allure hybrides par des ‘’influences réciproques’’, plutôt qu’en tant que matérialisation de facultés cognitives / génétiques hybridées, ainsi que nous le proposons !

Bien que notre position sur la véritable nature des productions lithiques pré-modernes demeure marginale, il est désormais devenu consensuel que des métissages se sont produits, et cela à plusieurs reprises. Raison essentielle pour laquelle il faut renoncer à décrire les Hommes archaïques comme ayant appartenus à des espèces différentes de la nôtre134.

Que disent les travaux (2018) ? Que le génome des Européens et des Asiatiques extrême-orientaux actuels contient environ 2 % d’ADN Néandertalien135 ; et que le génome des populations extrême-orientales contient en outre des gènes Dénisoviens, quoique ceux-ci n’atteignent une fréquence très élevée que chez les populations de l’ancien Sunda et de Nouvelle-Guinée-Papouasie (jusqu’à environ 6 %). Au total, on peut estimer que c’est en moyenne moins de 1/20ème des gènes des Humains eurasiens actuels qui sont d’origine Néandertalienne et/ou Dénisovienne. Ce taux est cependant beaucoup plus bas chez les Humains africains actuels, parce que la proportion de leurs ancêtres qui ont vécu en Eurasie est beaucoup plus faible, quoique loin d’être nulle en raison d’une série de rétromigrations [cf. carte F].

En Eurasie actuelle, la proportion d’ADN archaïque est basse, et cela pourrait nous amener à conclure que les occasions de métissage entre Hommes modernes et archaïques furent des évènements assez rares. Mais notre regard est peut-être biaisé ? En premier lieu, on peut faire l’hypothèse que cette proportion reflète tout simplement le déséquilibre démographique des Hommes archaïques (peu nombreux parce que leurs cognitions limitées et leur technologie fruste les contraignaient à une vie précaire) et des Hommes modernes (rapidement devenus plus nombreux que leurs compétiteurs, parce qu’ils étaient cognitivement et technologiquement mieux outillés pour détourner à leur profit toutes les ressources d’un territoire) ! Mais cette réponse n’est pas suffisante. En effet, les taux que nous observons aujourd’hui sont bien plus bas que ceux qui existaient peu de temps après la rencontre ! Ce sont les progrès de l’archéogénétique136 qui ont permis d’observer qu’en Europe, le pourcentage d’ADN Néandertalien était plus élevé qu’aujourd’hui à l’époque de la conquête Aurignacienne, avec une moyenne de 5 % vers 43.000 AEC, mais avec des taux pouvant individuellement atteindre jusqu’à 10 %137. Au cours des milliers d’années qui suivirent, ces taux initialement élevés ont régulièrement baissé jusqu’à atteindre les 2% actuels. Pourquoi ?

Notes :

(117)Exactement comme on le verra au MIS 4, les conditions glaciaires du MIS 6 conduisirent des groupes Néandertaliens moustériens à se replier au Sud. Ainsi, les moustériens levantins du MIS 8 n’étaient probablement pas les ancêtres majoritaires des moustériens levantins du MIS 6. Ces derniers étaient plutôt de nouveaux immigrants venus se superposer aux Hommes modernes hummaliens et diluer leurs gènes ‘’normo-cognitifs’’.

(118) Il s’agit d’un faciès de transition théorique difficile à saisir dans sa réalité en raison des difficultés de l’archéologie africaine et parce qu’il n’existe pas de rupture techno-culturelle en Afrique paléolithique. Cela suppose simplement une plus grande proportion de marqueurs modernes que dans la Sangoen et une plus petite proportion que dans le Lupembien.

(119) Les dates de l’Atérien ont été drastiquement revues à la hausse puisqu’on le fait aujourd’hui commencer à l’Eémien et non v. 40.000 AEC seulement, comme il y a encore peu.

(120) En somme, le Levant aurait connu une séquence anthropologique en yoyo : MIS 8 Néandertaliens moustériens à MIS 7 première intrusion d’Hommes modernes africains (Sangoens) Hummaliens à MIS 6 descente de Néandertaliens septentrionaux qui diluèrent les gènes modernes et ‘’reconvertirent’’ les hybrides au moustérien à MIS 5e deuxième intrusion d’Hommes modernes africains Lupembiens (non attestés)  à MIS 5d descente de Néandertaliens septentrionaux qui diluèrent les gènes modernes et ‘’reconvertirent’’ les hybrides au moustérien, malgré leur type anthropologique moderne dit **Proto-Cro-Magnon à MIS 5a troisième intrusion d’Hommes modernes africains porteurs du Complexe Nubien à  MIS 4 descente de Néandertaliens septentrionaux qui diluèrent les gènes modernes et ‘’reconvertirent’’  les hybrides au moustérien. Avec le recul progressif des Néandertaliens, les Hommes modernes s’implantèrent définitivement au Levant dans le courant du MIS 3 et les Néandertaliens ne redescendirent pas des régions septentrionales au MIS 2 … parce qu’il n’y en avait plus !

(121) Dans l’atlas n°2, nous avons vu qu’il serait très difficile d’expliquer autrement la colonisation de l’Europe du Sud-Ouest par les Acheuléens africains, ou encore la colonisation du bloc corso-sarde ; car dans les deux cas, bien que considérablement rétrécis, les détroits ne furent jamais totalement exondés.

(122) : i.e. au stade de Herning ancien.

(123) i.e. au stade de Herning récent. BT pourrait être apparu v. 115.000 AEC en Afrique de l’Est.

(124) Dans toutes les espèces, l’aire d’origine se caractérise le plus souvent par une variabilité génétique maximale, tandis que les zones de peuplement plus récentes présente une variabilité génétique moindre dans la mesure où tous les individus de ces aires récentes descendent généralement de petits groupes fondateurs. De la même façon, les anciennes possessions coloniales françaises conservent un bien plus petit nombre de patronymes que ceux qu’on recense dans la mère patrie. Les haplogroupes se comportent exactement comme les patronymes.

(125) A l’Eémien, certains d’entre eux s’étaient fait piéger par la montée des eaux dans les îles interglaciaires de Grande-Bretagne et de Scandinavie.

(126) Lors des périodes glaciaires, le Sunda est une vaste péninsule qui réunit l’Indochine aux grandes îles de la Sonde. Lors des périodes interglaciaires (comme de nos jours) seuls les sommets émergent et constituent les îles que nous appelons Sumatra, Java, Bornéo et Bali. A l’Eémien, ces îles étaient plus réduites qu’aujourd’hui en raison d’un niveau des eaux plus élevé.

(127) Nous rappelons que dans l’hypothèse cognitive qui structure l’atlas n°2, l’industrie acheuléenne est étroitement associée au stade Heidelbergensis.

(128) Notons bien qu’à des époques successives, ‘’l’impureté’’ de l’Acheuléen / mode 2 extrême-oriental est parfaitement similaire à ‘’l’impureté’’ du Levalloisien / ‘’mode 3 autrement’’ extrême-oriental. Dans les deux cas, cela s’explique bien si l’on abandonne la notion de ‘’culture’’ à ces époques anciennes, pour la remplacer par celle de ‘’phénotype industrieux’’. Phénotype industrieux put donc être métissé, comme n’importe quel phénotype.

(129) Il est impossible de vérifier cette hypothèse, faute d’ADN Erectus.

(130) Parce que, précisément, ils habitaient de l’autre côté de la ligne Wallace, dans une île qui n’était jamais rattachée au continent asiatique même au cœur des glaciations les plus intenses. Île dans laquelle leurs ancêtres étaient arrivés par le hasard d’un radeau de mangrove.

(131) Au début de la présente introduction de l’atlas n°3, nous avons étudiés les mécanismes et la violence de ces conflits primitifs très stéréotypés, puisqu’ils sont parfaitement identiques chez les Chimpanzés et chez les Humains subactuels. Par conséquent, il n’est pas risqué d’affirmer que des conflits identiques agitaient aussi nos ancêtres du MIS 5, comme ceux de toutes les autres époques.

(132) Les incisives creusées en forme de pelle sur leur face buccale, sont une particularité odontologiques propre aux populations Mongoloïdes et à leurs prédécesseurs locaux archaïques. Un trait dentaire de ce type n’a évidemment aucune probabilité de s’être développé à deux reprises et au même endroit chez deux peuples qui se seraient succédé localement sans aucun lien de parenté ! On se servait autrefois de cette observation pour illustrer le modèle d’évolution multirégionale, dit du ‘’candélabre’’, selon lequel l’Humanité moderne aurait émergé parallèlement en plusieurs endroits à la fois ; ce qui est génétiquement absurde, à moins d’invoquer des phénomènes de convergence qui auraient découlé de pressions adaptatives fortes et identiques.

(133) Ces chignons étant l’une des caractéristiques osseuses les plus visibles et les plus typiques des Néandertaliens récents d’Europe. On fera également remarquer que le grand nez des Europoïdes – qui a tant étonné les populations africaines et asiatiques – était déjà une caractéristiques des Néandertaliens..

(134) Nous avons déjà dit que seule la sacralisation d’erreurs taxonomiques anciennes peut permettre d’accorder foi à la possibilité d’hybridations entre des espèces différentes. Si le Coyote (Canis latrans) et le Loup (Canis lupus) donnent des hybrides fertiles, ce n’est pas parce que des espèces différentes peuvent miraculeusement s’hybrider : c’est parce que ces espèces n’en forment biologiquement qu’une seule !

(135) Ces chiffres sont difficiles à établir. Ils peuvent varier d’un travail à l’autre ; et très certainement, aussi, d’une population à l’autre.

(136) Etude de l’ADN extraits des vestiges humains anciens.

(137) Le plus fort taux d’ADN néandertalien chez un homme moderne (# 10% du génome) est observé à Oase-1 (Roumanie), vers 40.000 AEC.

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