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G – 71.000.000 à 65.000.000 AEC

CRETACE Supérieur – Maastrichtien

 

A partir de l’apparition du clade des PRIMATES, nous donnons sur chaque carte une estimation du nombre de générations qui nous séparent de l’époque considérée. Bien sûr, les données manquent au sujet des espèces disparues. Toutefois, chez les Primates, il existe une assez bonne corrélation entre la taille des organismes et la durée des générations ; par ailleurs, un certain nombre de clades anciens sont aujourd’hui représentés par des sous-clades modernes dont la durée des générations est connue. Elle est de 2 à 4 ans chez les Toupayes (Scandentia) et les Tarsiers (Tarsius) ; de 5 ans chez les petits Lémuriens (Microcebus) mais de 12 ans chez les gros (Indri, Catta) ; de 6 à 8 ans chez les petits Platyrrhiniens (Saguinus, Saimiri), de 8 à 15 ans chez les moyens (Aotus, Cebus) et de 15 à 20 ans chez les gros (Ateles) ; de 10 à 12 ans chez les Catarrhiniens (Colobus, Maccaca, Papio) ; de 15 ans chez les Gibbons ; et de 25 ans chez les grands singes (Chimpanzé, Bonobo, Humain, Orang-outan), malgré une durée intergénérationnelle qui semble un peu plus courte chez les Gorilles (20 ans).

Ces précisions étant données, le comput des générations est établi de la manière suivante : générations de 2,5 ans de 71 à 59 MA ; générations de 5 ans de 59 à 49 MA ; générations de 10 ans de 49 à 37 MA ; générations de 12,5 ans de 37 à 25 MA ; générations de 15 ans de 25 à 19 MA ; générations de 20 ans de 19 à 15 MA ; générations de 25 ans depuis 15 MA. Le nombre de générations affiché sur les cartes doit être considéré comme indicatif jusque vers 15.000.000 d’années avant nous, et comme assez fiable après cette date. C’est pourquoi, les nombres sont arrondis jusque v. 15 MA : ainsi les premiers Primates peuvent-ils être grossièrement situés # 10.000.000 de générations avant nous !

 

 

PRIMATA -  v. 71 MA - Am. Nord

C'est seulement de v. 56 MA que datent les plus anciens fossiles d'EU-PRIMATES (i.e. les vrais Primates, excluant les Plésiadapidoïdes et Donrussellia), mais notre clade pourrait être apparu bien plus tôt, aux alentours de 71 à 70 MA. Le centre radiatif des Eu-Primatomorphes et des Plésiadapidoïdes ayant été l'Amérique du Nord, il n'est pas illogique de penser que les ancêtres des Euprimates pourraient également être originaires de ce continent. A partir de là, on peut concevoir deux scenarios : 1) Soit les Euprimates ont longtemps vécu en Amérique du Nord, et c'est sur ce continent que se sont séparés les Strepsirhiniens (Primates à truffe mouillée) et les HAPLORHINIENS (Primates a nez sec) ; 2) Soit le clade Euprimates tire son origine de la rétromigration27 précoce en Asie (v. 71 MA) d'un taxon Eu-Primatomorphe nord-américain et, dans ce cas, les Strepsirhiniens et les HAPLORHINIENS ont divergé en Asie v. 65 MA. C’est ce second scénario qui est privilégié ici. Et c'est probablement à l'occasion de l'épisode climatique hyperthermique qui marquera la limite entre le Paléocène et l'Eocène (v. 56 MA), que des Adapidés (Strepsirhiniens) et des Omomyidés (Haplorhiniens) rétromigreront en Amérique du Nord parmi les nombreux autres animaux engagés dans le grand échange inter-faunique qui caractérisa cette époque tropicale mondiale. Les Euprimates possèdent des crânes assez larges, des barres post-orbitales, des doigts opposables et des ongles plats.

 

Formes basales

Quoique tardif – dans le cadre de la chronologie adoptée ici – Donrussellia (v. 56 MA, Europe) n’était peut-être ni un véritable Omomyidé (Haplorrhinien) ni un véritable Adapidé (Strepsirhinien), mais un taxon Euprimate basal 28 qui se serait détaché en amont de la grande dichotomie des Primates et qui serait resté sans postérité ? On ne peut rien inférer de sa localisation en Europe, puisque le fossile date du grand échange inter-faunique survenu v. 56 MA.

 

 

Donrussellia – 56 MA – Primata basal – Europe

 

 

EUPRIMATA - v. 68 MA - Am. Nord à Asie 

C’est peut-être v. 65 MA, et en Asie, que se séparèrent les Strepsirhiniens et les HAPLORHINIENS.

Afin de respecter la chronologie, ces deux grands clades des Primates actuels sont simplement évoqués ici ; leurs particularités seront essentiellement exposées plus loin :

 

Strepsirrhini

Les Strepsirhiniens pourraient être apparus en Asie, v. 65 MA. Leur histoire biogéographique sera exposée plus loin [cf. cartes K & L].

Formes basales

Certains auteurs classent Panobius (v. 56 à 40 MA, Pakistan) comme un Strepsirhinien basal, qui se serait détaché avant la séparation des Adapiformes et des Lémuriformes [cf. carte K]. Si cette phylogénie était avérée, cela donnerait du crédit à l’hypothèse d’une origine asiatique du clade Strepsirhinien ; et par conséquent de son clade frère des Haplorhiniens. Cependant, d’autres chercheurs en font une forme ancienne des Adapiformes Cercamoninés d’Europe [cf. carte K].

 

Notes

(27) Une rétromigration ou ‘’migration en retour’’ (backmigration en anglais) signifie un retour au pays de ses ancêtres. Retour.

(28) Certains chercheurs en font toutefois un Omomyidé basal, et d’autres un Adapidé basal, estimant avec des arguments différents que ce genre était déjà engagé dans l’une ou l’autre de ces voies. Retour.

Retour 27
Ancre 27
Ancre 28
G - Donrussellia.jpg
Retour 28

© 2019 Thierry d'Amato

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